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aussi les hommes des édifices en général, des maisons ; les édiles eurent dans leur département l’alignement et le soin des rues, par suite, des égouts, des thermes, et ils descendirent toujours davantage d’un rôle politique à un rôle municipal.

Comme les amendes dont ils frappaient les citoyens leur servaient à bâtir des temples et à donner des jeux[1] dans le grand cirque placé à la porte de leur temple, ils furent intéressés à poursuivre toute contravention aux règlements de police ; ils devinrent des surveillants minutieux de ces règlements, et c’est ainsi qu’on put sous l’empire leur faire inspecter les lieux les plus abjects et leur imposer les occupations de voirie les moins relevées, eux dont Cicéron avait appliqué le nom à Dieu même, l’appelant l’édile de l’univers.

Le temple particulièrement confié aux édiles était le temple de Cérès.

Cette circonstance nous révèle l’autre devoir principal de l’édilité, l’alimentation publique.

Ce fut par là que les édiles maintinrent longtemps leur importance. Ils nourrissaient le peuple. Dans les temps de famine, les pauvres venaient à la porte du temple de Cérès[2] demander du pain qu’on leur donnait, comme les mendiants vont encore aujou-

  1. Niebuhr (V, p. 48) veut que les jeux plébéiens aient toujours été donnés dans le cirque Flaminien, mais ils étaient plus anciens que ce cirque.
  2. Non. Marcell. s. V. pandere.