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partagés. Le Sabin Appius, inflexible et méprisant cette tourbe latine, propose de nommer un dictateur.

Le sénat s’y résout ; mais, par un sage tempérament, il choisit le frère de Publicola. Les plébéiens consentent à obéir à un Valerius, et vont vaincre les Æques, les Sabins et les Volsques.

Le dictateur demande que l’on tienne les promesses faites au sujet des nexi. Le sénat s’y refuse. Alors, invoquant le dieu sabin Fidius, le dieu de la bonne Foi que l’on violait, il abdique, et, sortant de la curie pour regagner la demeure des Valerius au pied de la Velia, traverse le Forum accompagné par les applaudissements de la foule qui le remplit.

Ce fut à la suite de ce second manque de foi du sénat que les plébéiens prirent le parti de se retirer sur le mont Sacré.

Quand, après être sorti par la Porta Pia et avoir suivi la voie Nomentane jusqu’au bord de l’Anio, on a passé cette petite rivière sur un pont antique que surmonte une tour du moyen âge, on a devant soi une colline allongée que coupe la route de Nomentum. Cette colline, que sépare de l’Anio une prairie, est le mont Sacré[1].

  1. C’est cette colline tout entière qu’il faut considérer comme le mont Sacré, et non pas seulement la partie à droite de la route, celle que l’on indique seule aux voyageurs comme devant porter ce nom. L’émigration était considérable. Denys d’Halicarnasse (VI, 63) parle d’environ quatre mille hommes.