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Étrusques ou les Sabins étaient au moment de surprendre la ville.

La liberté, qui vit par l’agitation et qui grandit par les obstacles, se fortifia dans ce rude exercice de l’énergie romaine ; car les difficultés lui sont bonnes, les résistances la servent souvent. Quand elles manquent à la liberté, ce ressort de l’âme humaine se rouille et finit par tomber en poussière. Rien n’est plus funeste aux révolutions que de s’accomplir trop facilement.

À Rome, pour assister aux orages de la liberté naissante, nous aurons peu de chemin à faire ; nous n’aurons à aller que du Forum aux Septa, du Campo Vaccino à la place de la Minerve. Pour suivre les vicissitudes des luttes extérieures des Romains contre les peuples qui les entourent et les pressent de tous côtés ; nous n’aurons qu’à regarder à l’horizon la sublime campagne romaine et ces montagnes qui l’encadrent si admirablement. Elles sont encore plus belles et l’œil prend encore plus de plaisir a les contempler quand on songe à ce qu’elles ont vu d’efforts et de courage dans les premiers temps de la république. Il n’est presque pas un point de cette campagne qui n’ait été témoin de quelque rencontre glorieuse ; il n’est presque pas un rocher de ces montagnes qui n’ait été pris et repris vingt fois.

Toutes ces nations sabelliques qui dominaient la ville du Tibre et semblaient placées là sur des hauteurs disposées en demi-cercle pour l’envelopper et