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Après les pontifes venaient les flamines. Les pontifes étaient consacrés aux cultes de tous les dieux ; les flamines, au culte particulier d’une divinité[1]. Presque toutes celles de ces divinités que nous connaissons sont des divinités sabines[2] ; à la tête de ce corps sacerdotal, était le flamine de Jupiter, le dieu de tous, c’était un personnage auguste ; bien que dans l’origine toute fonction publique lui fût interdite[3], il siégeait au sénat et marchait précédé d’un licteur. Il représentait l’idée du prêtre dans toute sa pureté. Ses regards ne devaient tomber sur aucune souillure, ne devaient pas même rencontrer une armée ou s’arrêter sur un travail manuel. Sa maison était un asile pour le criminel, qui pouvait s’y réfugier, comme le fut longtemps celle des cardinaux ; mais il différait d’eux sur un point important, au lieu d’être obligé au célibat, le mariage était pour lui obligatoire, et si sa femme venait à mourir, il devait déposer le sacerdoce[4].

Les demeures des flamines, qui s’appelaient domus flaminia, devaient être dans les prés Flaminiens,

  1. Cic., De Legg., II, 8.
  2. Mars, Quirinus, Flora, Furina, Carmenta. Tout prouve que l’institution des flamines était sabine ; on l’attribuait à Numa. (Tit. Liv., I, 20.) Les flamines sacrifiaient à la bonne foi (Tit. Liv., I, 21), et le flamine Dialis à Consus, avec les Vestales (Tert., De Spect., 5), à Acca Larentia (Gell., Noct. att., VII (VI), 7, 7), divinités des Sabins.
  3. Cette interdiction ne fut pas toujours observée.
  4. Gell., Noct. att., X, 15 ; Plut., Quæst, rom., 50.