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À Rome, le respect des pouvoirs antiques était si grand, que jusqu’aux Gracques l’usage fut toujours que ceux qui parlaient à la tribune se tournassent vers le Comitium et les curies patriciennes, bien que leur discours s’adressât aux plébéiens rassemblés dans le Forum.

Les rostra sont indiqués comme en avant de la curie[1]. Nous savons que le Comitium faisait face à la curie, mais celle-ci devait présenter un front moins étendu que le Comitium ; elle correspondait à son extrémité orientale, car la tribune, qui était en dehors du Comitium, à l’est, touchait presque à la curie[2]. La tribune était sous son regard vigilant et modérateur[3]. La curie devait dominer la tribune, car elle était plus élevée que le Vulcanal[4], lui-même plus élevé que le Comitium.

  1. Diod. Sic., XII, 26.
  2. (Rostra) prope juncta curiæ. (Asc., in Cic. pr. Mil. § 12.)
  3. Speculatur atque obsidet rostra vindex temeritatis et moderatrix officii curia. (Cic., Pro Flacc., 24.) Ante hunc (C. Host.) rostra. (Varr., De L. lat.. V, 155.)
  4. Un portique, dont l’extrémité n’était séparée du temple de Saturne que par la montée triomphale, longeant le Capitole, arrivait au Senaculum (sur le Vulcanal); de là on montait par des degrés à la curie. Voilà comme j’entends cette phrase de Tite Live (XLI, 27) Porticus ab æde Saturni in Capitolium ad Senaculum, et super id, curiam. On voit que la curie était très-élevée, comme il convenait à la majesté du sénat. Quand Tarquin avait précipité Servius du haut des marches de la curie, il l’avait fait rouler au bas d’un véritable escalier.