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canal, et que souvent c’étaient de pauvres diables[1].

Près des boutiques vieilles se trouvaient les usuriers, comme ils abondaient du côté des boutiques neuves, où étaient les trois janus. On voit que dans le Forum il y en avait partout.

Enfin derrière le temple de Castor, c’est-à-dire dans la rue Neuve, on rencontrait des gens avec lesquels il, était bon de se tenir sur ses gardes. Plaute en aurait dit autant aujourd’hui, j’imagine, des petites rues qui avoisinent le Forum.

J’ai suivi l’histoire du Forum jusqu’au siècle de Plaute, qui nous en a fait pour ainsi dire la topographie morale telle que le génie observateur du poête comique l’avait saisie. Revenons à sa topographie politique et aux comices par tribus dont le Forum était le principal théâtre.

Je crois que les premiers comices par tribus se tinrent dans le Forum et ne furent transportés dans le champ de Mars que lorsqu’ils se confondirent avec les comices par centuries[2]. Essentiellement démocratiques, leur lieu naturel était le lieu populaire par excellence, le marché. Nul monument ne fut jamais élevé à ces comices de la démocratie romaine, ils n’eurent pas même de septa permanents. Il fallait que le marché

  1. Canalicolæ forenses homines pauperes, (sic) diati quod circa canales fori consisterent. (P. Diac., p. 45.)
  2. Les exemples que l’on cite des comices par tribus tenus dans le champ de Mars sont de la fin de la république.