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tique domaine du vieux patriciat sabin[1] ; et le lieu qu’il préféra pour ses comices, ce fut le lieu de tous temps ouvert à tous, le marché, la place publique, le Forum.

Le Forum, comment y mettre le pied sans voir apparaître les luttes des partis, les triomphes de la parole, toute la vie énergique et orageuse du peuple romain ?

Déjà le lieu où il devait exister a été pour nous le théâtre du combat épique de Tatius et de Romulus, des Sabins et des Romains, puis de l’alliance inégale des deux rois et des deux peuples.

Le Forum était destiné à être bien des fois aussi, dans l’ordre politique, un lieu de combats et d’accommodements.

Ce n’est pas la faute des antiquaires si nous n’éprouvons point à le reconnaître autant d’embarras qu’à discerner la vraie place de la roche Tarpéienne et du Capitole ; ils ont voulu déplacer le Forum, au lieu de le mettre où est le campo vaccino, le transporter à droite dans la rue des Fenili, et, au lieu de le laisser allant de l’Ouest à l’Est, le placer en travers du Nord au Sud[2]

  1. Au contraire, les tribus représentaient à leur origine l’ancien intérêt latin ; quand les Latins étaient admis au droit de suffrage, c’est dans les comices par tribus qu’ils l’exerçaient.
  2. Nardini, qui a remis le Capitole à sa place, est celui qui a ôté le Forum de la sienne, et a égaré jusqu’au sage Nibby. Piale a le premier redressé une erreur dont des fouilles plus récentes, entre autres celle qui a découvert la basilique Julia, ont achevé de démontrer l’énormité. Le docte Bunsen, Canina, et son adversaire acharné Becker, ont rendu impossible toute incertitude ; une expression ambigue de Denys d’Halicarnasse (II, 66), qui dit que le Forum