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La prèture[1], cette charge la plus haute après le consulat, celle qui resta le plus longtemps exclusivement patricienne, nous ramène au Comitium et au Forum.

Le préteur était le représentant suprême de la justice. Son tribunal fut d’abord placé dans le Comitium, ou plus exactement sur la plate-forme qui le dominait et que l’on appelait le Vulcanal, plus tard transporté à l’autre extrémité du Forum[2]. Le préteur nommait les juges, qui, assis sur des tabourets, devaient émettre une décision touchant la cause qui avait été portée devant eux ; puis le préteur prononçait le jugement.

Chaque année, en prenant possession du tribunal, le préteur publiait un édit, sorte de manifeste judiciaire dans lequel il déclarait ce qu’il conservait ou changeait dans la jurisprudence de ses devanciers. Par l’édit prétorien, qui faisait entrer l’équité dans le droit strict, la réforme, et le progrès s’introduisirent comme inaperçus dans la législation romaine, et, grâce a un judicieux emploi de sages fictions, en modifièrent graduellement l’esprit sans en troubler brusquement l’unité. Ulpien appelle l’édit prétorien la voix vivante du droit civil.

L’édit du préteur était exposé dans le Forum, écrit

  1. Il est question du prætor urbanus, seul à l’origine.
  2. Voy. Dyer. Smith’s Dict. art. Roma, p. 776.