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voir pour les censeurs, dont les registres se conservaient dans le temple des Nymphes.

Nous le verrons pour les édiles attachés au temple de Cérès ; nous allons le voir pour les questeurs.

Le rapport des questeurs était avec le temple de Saturne, parce que là se trouvait le trésor public (ærarium), et qu’ils étaient chargés de plusieurs soins qui concernaient ce trésor[1].

Le nom des questeurs (quæsitor, celui qui recherche) avait le même sens que celui des modernes inquisiteurs. Ils étaient de deux sortes : les accusateurs publics et les gardiens de la fortune de l’État. Ces deux sortes de questeurs sont dits avoir existé sous les rois.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que les seconds remontent aux premiers temps de la république, que leur principale fonction fut de veiller au trésor de l’État déposé dans le temple de Saturne et aux sénatus-consultes conservés dans l’Ærarium.

Les questeurs furent d’abord patriciens et désignés par les consuls ; mais il importait trop aux plébéiens d’avoir l’œil sur le maniement des finances publiques pour qu’ils ne voulussent pas être aussi représentés dans la questure. Ils obtinrent en 333 que les ques-

  1. Par exemple, de fournir à la dépense des envoyés étrangers que la république défrayait. Quelquefois ceux-ci donnaient un chiffre de leur escorte plus élevé qu’il n’était réellement et que démontraient les registres de l’Ærarium : Servos novem se professi sunt habere, cum sine comite venissent. (Cic., Pro Flacc., 18.)