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moins un caractère tout spécial de majesté et d’autorité.

Le censeur était vétu de pourpre[1] ; un licteur marchait devant lui, et, tandis que les autres magistrats prêtaient serment aux lois devant le temple de Castor en se tournant vers le Forum, il le prêtait sur le Capitole[2]. Au lieu de répondre de lui-même au peuple, il ne traitait qu’avec Jupiter.

Les censeurs louaient les terres du domaine public, qui s’appelaient toujours des pâturages, en mémoire de leur destination primitive, percevaient les impôts, affermaient certains revenus de l’État, mauvaise méthode, trop pratiquée dans l’ancienne Rome et trop conservée dans les Appalti de la nouvelle.

Ils étaient aussi chargés d’appliquer les ressources du trésor à diverses dépenses de la république, parmi lesquelles je noterai seulement celles qui concernent un des principaux objets de ces études : les monuments publics et surtout les temples, que des particuliers ou des sociétés (societates) prenaient à l’entreprise.

La grande place que les anciens assignaient avec rai-

    aussi bien que l’édilité curule et la préture, fut, comme l’a remarqué Niebuhr, une portion de l’autorité consulaire que les patriciens en détachèrent quand ils commencèrent à craindre qu’elle ne leur échappât tout entière.

  1. Polyb., VI, 53.
  2. Tit. Liv., XL, 46.