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du cens le principe de la constitution romaine, bien que venu d’Étrurie et probablement d’origine sabellique, savait quelque chose des sociétés grecques par l’Italie méridionale, on peut retrouver dans le recensement tel qu’il l’institua une autre imitation de la Grèce et de Solon[1]. De plus, comme nous avons vu Mastarna choisir des temples pour y constater par des offrandes de nature différente ce que nous appelons le mouvement de la population, nous voyons aussi les magistrats chargés d’opérer le recensement de la fortune des citoyens déposer dans un temple les tables qui contenaient les résultats de cette statistique officielle. Les tables du cens se conservaient dans le temple des Nymphes[2], c’est-à-dire le temple des Camènes, divinités sabines. Ce choix remontait sans doute à l’époque où les rois étrusques avaient pour l’aristocratie de Rome, presque entièrement sabine ; des ménagements que j’ai signalés, et dont le choix fait par Servius Tullius de trois temples consacrés à des divinités sabines pour contrôler le recensement nous a fourni un exemple.

La censure fut une magistrature patricienne que les patriciens ne partagèrent avec les plébéiens qu’au bout d’un siècle, et qui, bien qu’inférieure hiérarchiquement au consulat[3] et à la préture, n’en eut pas

  1. Le Τίμημα de Solon était très-analogue au census romain.
  2. Cic., Pro Mil., 27.
  3. C’était d’abord le consul qui faisait le recensement ; la censure,