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Ce nom de Septa ou son synonyme Ovile (parc de bergerie) désignaient une enceinte en bois où les votants avaient seuls le droit d’entrer et où se tenaient les comices militaires et rustiques de Rome, à son origine, ville de pâtres et de guerriers.

On construisit pour la vérification des suffrages[1] un monument considérable appelé Diribitorium, mais ce fut sous Auguste, quand le suffrage ne signifiait plus rien.

Alors on remplaça aussi les planches du Septa par de superbes portiques. César eut la pensée de cette magnifique ironie[2], elle fut complétée sous Auguste et Tibère[3].

L’usage se conserva toujours de passer sur un pont[4] pour aller voter, afin d’éviter ainsi la confusion. Marius fit faire le pont plus étroit pour rendre la régularité des suffrages plus grande et leur captation plus difficile.

  1. Pendant le vote, les diribitores marquaient par des points le nombre des voix qu’obtenait chaque candidat. Avoir tous les points, c’était passer à l’unanimité, avoir un succès complet. De là ce vers d’Horace :

     Omne tulit punctum qui miscuit utile dulci.

  2. Cic., Ad. Att., IV. 16.
  3. D. Cass., LIII, 22 ; LV, 8. La forme des Septa Julia a été conservée par des fragments du plan de Rome antique qu’on voit dans l’escalier du musée Capitolin.
  4. Grucchius (De Com. R., p. 126) pense qu’il y avait trente-cinq ponts, un pour chaque tribu. L’origine de ces ponts était vraisemblablement la nécessité de franchir un petit cours d’eau appelé Petronia amnis.