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mieux contempler l’aspect de Rome et de l’horizon romain. Le spectateur absorbé dans cette contemplation magnifique, ne songe pas plus à la citadelle d’Ancus Martius que ne songeait Ancus, en bâtissant sa citadelle, au point de vue.

Ancus Martius enveloppa l’Aventin par un mur[1] qui existe dans deux endroits[2] ; il protégeait le séjour des populations latines établies par lui sur l’Aventin, de même qu’au moyen du fossé des Sabins il défendait le côté de Rome par où les ennemis auraient pu menacer à l’est, l’extrémité vulnérable du Cælius. Les rois sabins commençaient à s’occuper de leurs sujets latins.

Il le fallait bien, il fallait s’occuper de cette multitude, de ces milliers d’hommes dont parle Tite Live, qu’on avait transportés de leur patrie détruite ou conquise sur le Cælius et l’Aventin, et qui étaient venus s’ajouter aux Latins en petit nombre, énergiques fils des pâtres de Romulus et des réfugiés de l’Asile.

Les rois sabins devaient employer envers la population latine soumise à leur pouvoir, tantôt l’intimidation, tantôt les ménagements. C’est ce que fit Ancus

  1. Den. d’Hal., III, 43.
  2. Dans une vigne des jésuites, en face de Santa-Prisca, et dans le jardin des dominicains de Sainte-Sabine. On ne peut être sûr que ce mur soit celui d Ancus Martius, et qu’il n’ait point été refait par les rois étrusques quand ils enveloppèrent toutes les collines de Rome dans une enceinte générale qu’on appelle le mur de servius Tullius.