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du temple de Vesta, vers l’extrémité du marché ; ils avaient apporté la nouvelle de la victoire, puis avaient disparu.

On avait reconnu les Dioscures Castor et Pollux, et on leur avait élevé un temple au lieu de leur apparition.

Cette légende était grecque ; car on racontait la même chose à propos d’un combat entre les habitants de Locres et ceux de Crotone.

Peut-être était-elle venue aux Romains par Cumes. Peut-être aussi, commune aux peuples grecs et italiotes, avait-elle une origine pélasgique, car les Dioscures étaient des dieux pélasges[1].

Leur temple fut élevé en un lieu déjà consacré aux cultes pélasgiques, dont nous avons cru découvrir la présence dans tous les environs du Palatin[2].

Quoi qu’il en soit, ce temple, qui donnait sur le Forum[3] fut un des plus fréquentés et de plus honorés qu’il y eut à Rome. Le sénat y tenait souvent ses séances[4], et des jugements y étaient rendus[5].

  1. Les Dioscures avaient des statues en Samothrace. (Serv., Æn., III, 12.) On les assimilait aux grands dieux. Ils avaient été dans l’origine des divinités pélasgiques de la lumière. (Gherard, Gr. Myth., 161, 483.)
  2. Voy. t. I, p. 147. Une raison de croire le culte des Dioscures anciennement établi à Rome depuis les Pélasges, et non emprunté aux Grecs de Cumes, c’est la forme indigène et populaire Pollux, au lieu de la forme grecque et savante Poludeukès.
  3. In foro. (Tit. Liv., IX, 43.)
  4. Cic., pro. Quint., 4.
  5. In æde Castoris, celeberrimo clarissimoque monumento. (Cic., in Verr., II, 1, 49 )