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Enfin l’aventure de Mutius Scævola, si dramatiquement présentée, ne cache-t-elle point une conspiration contre Porsena[1] et un assassinat accompli dans des circonstances que la légende romaine n’aimait pas à avouer ? Et il faut bien que le renversement du pouvoir de Porsena fut lié à quelque souvenir fâcheux, car on ne comprend pas sans cela pourquoi les Romains ne s’en seraient pas vantés.

il est vrai que l’on montrait son tombeau en Étrurie, et que Varron l’a décrit[2].

Mais la réalité du monument décrit par Varron a été niée par Niebuhr, comme celle du tombeau d’Osymandias par M. Letronne.

Quand on admettrait l’existence du tombeau de Porsena, ainsi que je suis porté à l’admettre[3], cela n’empêcherait point que Porsena ait pu être assassiné au bord du Tibre.

Les restes de Charles XII, assassiné bien probablement devant Frederickstadt, reposent à Stokholm.

Il n’est pas étonnant que les Latins aient pris fait et cause pour Tarquin, qui, hors de Rome, avait toujours cherché à s’appuyer sur eux, et qui avait dû

  1. L’histoire du scribe tué au lieu du roi et de la main mise dans le brasier pourraient être un embellissement ajouté postérieurement ; car la même chose était racontée d’un frère de Thémistocle qui avait pénétré jusqu’à Xercès pour l’immoler. (Plut., Paral., 2.)
  2. Pl., Hist. nat., XXXVI, 19, 7.
  3. Au moins une partie de la description de Varron parait à Ot. Müller avoir été faite de visu (Etr., II, p. 224.)