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Pour expliquer comment Porsena, malgré sa puissance, avait pu se retirer sans avoir éprouvé une défaite, on lui a supposé une admiration et une sympathie peu vraisemblables pour le peuple romain. Les auteurs de cette fiction savaient bien qu’elle n’aurait pas de peine à s’accréditer ; car elle flattait ingénieusement la vanité des Romains par un hommage d’autant plus flatteur, qu’il venait d’un ennemi.

Même les faits qui peuvent être véritables ont été accommodés aux étranges relations que l’on supposait s’être établies entre Porsena et les Romains. La fuite de Clélie ne rappelait plus qu’un échange de procédés généreux ; mais l’embûche tendue aux otages et attribuée à l’odieux Tarquin, qui probablement n’était pour rien dans la guerre et dans les desseins tout personnels de Porsena, fait soupçonner des relations moins amicales entre Rome et ce roi.

Les otages indiquent la soumission des Romains, et une tradition voulait même qu’ils eussent été tous massacrés[1], excepté Valeria.

Suivant une autre tradition, Horatius Coclès aurait péri dans le Tibre[2]. En ce cas, le pont Sublicius a bien pu n’être pas défendu, et les Étrusques l’auraient passé pour prendre Rome.

    disputer les palmes du cirque aux Romains et auraient été proclamés vainqueurs. (Serv., Æn., XI, 134.)

  1. Pl., Hist. nat., XXXIV, 13,2.
  2. Polybe, VI, 55.