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que d’extraction sabine, comme le prouve son nom[1], avait régné sur Albe ; elle était considérée comme albaine, et pouvait être revendiquée par la population latine.

Valeria était sabine. La rivalité des deux races se trahit encore ici. Chacune opposait son héroïne à l’héroïne de l’autre, et prétendait que la statue équestre lui était consacrée.

Porsena, ne voulant plus faire la guerre aux Romains qui renvoyaient si noblement les otages et qui avaient tant de Mutius Scaevola en réserve, pour employer son armée, dit Tite Live[2], envoya son fils Aruns faire la guerre aux habitants d’Aricie. Les Ariciens furent secourus par les Grecs de Cumes, et une bataille acharnée fut livrée dans les environs charmants de Laricia, qui alors devaient avoir une physionomie plus sévère, quand un grand bois, qui n’existe plus, entourait le gracieux lac de Nemi. Aruns fut tué. On a cru, dans le monument visiblement étrusque, d’Al-

  1. Voyez les raisons que j’ai données de l’origine sabine du nom de Vénus Cloacina ou Cluacina. (T. I, p. 418.) Cluilius, roi des Albains, pouvait être Sabin, comme Mettus Fufetius, qui lui succéda. Or Cluilius et Clælius ne différent que par l’orthographe. Les Clælii étaient Sabins ; car on trouve un Clælius chez deux peuples sabelliques, chez les Æques (Tit. Liv., III, 25-28) et chez les Volsques (Tit. Liv. IV, 9-10) ; enfin le choix de la Velia, lieu très-sabin, pour y placer la statue de Clélie, que quelques-uns croyaient être celle de Valeria, montre que Clélie était Sabine comme Valeria.
  2. Tit. Liv., II, 14.