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familles sabines, qui la défendaient contre Porsena[1]. Pendant qu’Horatius Coclès et ses vaillants compagnons soutenaient le choc de l’ennemi, on coupait le pont derrière eux, et on leur criait de revenir avant qu’il ne fût coupé. Horatius décide les deux autres combattants à prendre ce parti. Pour lui, il fait une prière au dieu Tibre, se précipite dans le fleuve, et, sous une grêle de traits, regagne le bord à la nage, exploit célèbre, et que, dit Tite Live, la postérité devait plus admirer qu’elle ne devait y croire.

Ce qui pourtant serait un motif de l’admettre, c’est qu’une statue en bronze fut élevée au héros sabin sur la plate-forme dédiée au dieu sabin Vulcain[2], près du Comitium, ancien lieu de réunion de l’aristocratie sabine. Cette statue existait encore au temps de Pline ; on sait même son histoire, qui est assez curieuse[3].

La foudre l’ayant frappé, on appela d’Étrurie des

  1. Si l’on acceptait en partie, comme je l’ai fait, la supposition d’Ot. Müller, et si l’on voyait dans Porsena non un allié qui vient rétablir le pouvoir de Tarquin à Rome, mais un chef rival qui vient se mettre à sa place, on s’expliquerait la résistance obstinée des deux Étrusques, qui, dans cette hypothèse, seraient du parti de Tarquin.
  2. Aulu Gelle (IV, 5) dit : in comitio, le Comitium était au-dessous du Vulcanal. Ce serait pour : dans le voisinage du Comitium, comme on disait in circo de lieux voisins du cirque. D’ailleurs, le récit d’Aulu Gelle lui-même, qui présente la statue d’Horatius comme étant d’abord sur un lieu élevé, d’où les aruspices veulent la faire descendre, convient encore mieux au Vulcanal qu’au Comitium.
  3. Gell., Noct. Att., IV, 5.