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Ces épisodes sont les histoires plus ou moins légendaires d’Horatius Coclès, de Mutius Scævola et de Clélie. Chacune d’elles est attachée à une localité, et doit, par conséquent, nous arrêter.

Ayant pris le Janicule, Porsena descendit dans la plaine qui borde la rive droite du Tibre ; un seul pont existait alors c’était le pont en bois appelé Sublicius que maintint toujours un soin religieux, peut être en souvenir du héros qui l’avait défendu, même après qu’un autre pont en pierre, que représente le Ponte-Rotto, eut été élevé à côté de lui près du marché aux bœufs, auquel aboutissait le pont Sublicius[1].

Ce pont franchi, Rome était prise car il n’y avait pas de mur le long du fleuve[2].

À l’arrivée des Étrusques, tous ceux qui étaient préposés à sa garde avaient fui. Un Horatius, qu’on appelait le Borgne, Coclès, s’élance sur le pont abandonné pour le défendre seul contre l’ennemi. Le vaillant Sabin trouva cependant deux hommes de bonne volonté qui tinrent avec lui, Spurius Lartius et Titus Herminius ; tous deux ont un nom moitié sabin et moitié étrusque[3].

Il était donc resté à Rome des Étrusques alliés aux

  1. Voy. t. I, p. 161-2.
  2. Den. d’Hal., V, 23.
  3. Spurius était le prénom du père de Lucrèce. Titus est un prénom sabin ; le mot étrusque Larth ou Lar, seigneur, parait être la racine de Lartius, et on trouve un Herminius appelé Lar Herminius. (Voy. Val. Max. de præn., 1.)