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la richesse ; pour gagner les pauvres, on leur livra les biens privés de Tarquin. Cette politique pouvait être habile, mais elle n’était pas généreuse[1].

Les gouvernements nouveaux s’honorent en respectant le droit de propriété dans les gouvernements tombés[2]. Selon Tite Live, le sénat, mu par un sentiment d’équité, avait pensé d’abord que les biens privés des Tarquins devaient leur être rendus. Les envoyés du roi qui les réclamait, ayant profité de leur séjour à Rome pour ourdir la conspiration à laquelle prirent part les fils et les beaux-frères de Brutus, les sénateurs, emportés par la colère, dit Tite Live, abandonnèrent cette proie au peuple, afin qu’il perdît tout espoir de paix avec ceux qu’il aurait dépouillés[3].

Malgré ce motif peu honnête, il est vrai, d’une telle spoliation, le grave historien ne semble pas l’approuver, et cherche à l’excuser par la conduite déloyale des envoyés.

Une tradition rapportait une cause invraisem-

    turies est un fait incontestable. Or toute la constitution de Servius était là.

  1. Il y eut aussi des violences exercées contre les partisans des Tarquins. (Cic., De Rep., I, 40.)
  2. C’est ainsi que le gouvernement né de la révolution de 1850 conserva Chambord à M. le duc de Bordeaux et fit droit à certaines réclamations de la reine Caroline Bonaparte au sujet, je crois, de l’Élysée.
  3. Tit. Liv., II, 5.