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d’une réfutation plus prétentieuse que profonde de l’histoire de Niebuhr.

La défense de Tarquin roule sur deux points principaux.

La révolution qui le renversa fut accomplie par des patriciens ; elle fut faite au profit de l’aristocratie.

Rome était plus puissante sous son dernier roi qu’elle ne le fut d’abord sous la république.

Ce sont là deux incontestables vérités.

Oui, ce furent des patriciens qui détrônèrent Tarquin ; mais ils furent les vengeurs et les libérateurs des plébéiens opprimés. On ne voit pas que ceux-ci aient fait le moindre effort pour le défendre, et quand un effort fut tenté pour le rappeler, ce furent des patriciens qui le tentèrent.

À cette époque de l’histoire romaine, on ne rencontre nulle part un nom plébéien ; il n’y a pas encore de noms plébéiens. J’ajouterai même, ce qu’on ne dit point d’ordinaire, que ce furent les grandes familles sabines qui prirent l’initiative de la révolte, et je ne doute pas qu’une haine nationale contre la race étrusque, qui avait dépossédé la leur de la royauté, ne soit entrée pour beaucoup dans cette révolution. Mais, si la royauté de Tarquin a été détruite par des Sabins, ce fut apparemment à la satisfaction de la population latine ; car je ne sache pas que la tradition latine ait conservé la trace d’aucune sympathie pour le roi déchu. L’exagération même des torts qu’elle lui a