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avait subi quelques influences de l’Étrurie[1]. Elle se trouvait alors en guerre avec le dernier roi étrusque.

En apprenant ce qui se passait, Tarquin accourut à Rome ; il trouva la révolution faite et les portes fermées. Il retourna bien vite au camp devant Ardée ; mais Brutus l’y avait devancé par une autre route[2], et l’armée, lasse peut-être du siège, s’était prononcée en faveur du fait accompli. C’est une chose singulière que la facilité avec laquelle le pouvoir en apparence le mieux établi tombe quand son heure est venue.

Tarquin se retira d’abord à Gabie, chez son scélérat de fils. Mais l’inventeur de l’apologue des têtes de pavots abattues dut y être reçu peu favorablement. De là il se réfugia d’abord à Tarquinii et à Cære, où la sé-

    (Virg., Æn., X, 76.) Virgile les appelle gens Dannia (ib., VIII, 146), et Silius Italicus (Punnic., VIII, 357) sacra manus rutuli, allusion au Ver sacrum des nations sabelliques.

  1. Les peintures d’Ardée, plus anciennes que Rome, dont parle Pline, devaient être des peintures étrusques. Ardée a un double agger : l’agger, formé d’un fossé et d’un relèvement en terre, paraît se rattacher au sillon sacré qu’on traçait autour des villes suivant le rite étrusque. On voit à Ardée des débris de vieux murs construits à la manière étrusque. (Nibb., Dint., I, p. 334-5.)
  2. Il y avait en effet deux routes pour se rendre de Rome à Ardée l’une en sortant par la porte Capène et en prenant à droite ; ce fut depuis la Via Ardeatina. L’autre en sortant par la porte Trigemina et en prenant à gauche ; c’est à peu près la route actuelle. Tarquin suivit l’une et Brutus choisit l’autre pour ne pas le rencontrer et arriver avant lui.