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l’Aventin que des terrains furent, donnés aux plébéiens par la loi Icilia.

C’est probablement à cause de ce caractère essentiellement plébéien du mont Aventin que le temple de Cérès, qui était au bas et vers l’entrée du chemin par où l’on montait à son sommet, fut dans un rapport si étroit avec la magistrature populaire des Ædiles[1] chargés de l’entretien de la ville et de la subsistance publique, office si important pour les plébéiens, et auquel la protection de Cérès convenait si bien.

Ainsi, à Rome, dans l’origine, Latin et plébéien furent synonymes. Le patriciat fut presque exclusivement sabin ; la lutte des plébéiens et des patriciens fut une lutte pour les droits à acquérir et à défendre, et en même temps, dans le principe, une guerre de race, circonstance qui ne dut pas en diminuer l’âpreté.

Quand les plébéiens descendirent du mont Sacré, des Fétiaux[2] consacrèrent la pacification comme si l’on eût traité de peuple à peuple.

Ce fut aussi d’abord une guerre de localités, de

    Quirinal et le Caelius, apparaît dans l’histoire romaine comme à demi sabin, à demi latin, et, ce qui est presque la même chose, à demi patricien, à demi plébéien. On y voit le vicus Patricius et le champ Esquilin, sépulture des pauvres ; les Carines, quartier aristocratique tout à côté du quartier populaire de la Subura.

  1. Le nom même des ædites peut venir de ædes Cereris. Les ædiles plébéiens y avaient leurs archives. (Schwegl., I, p. 606; Tit. Liv., III, 55)
  2. Den. d’Hal, VI, 89.