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imposait ces travaux fût bien misérable ; car plusieurs, poussés au désespoir par les fatigues de la corvée, aimèrent mieux se tuer que de continuer un tel labeur. Mais Tarquin, ne voulant pas qu’on pût échapper à sa tyrannie même par la mort, fit crucifier les cadavres des suicidés.

Tarquin avait cru, en livrant le peuple à un travail constant, le détourner des révolutions ; il s’était trompé et cela même fut la cause de son renversement.

Quand du Ponte-Rotto on considère le triple cintre de l’ouverture par laquelle la Cloaca Maxima se déchargeait dans le Tibre, on a devant les yeux un monument qui rappelle beaucoup de grandeur et beaucoup d’oppression. Ce monument extraordinaire est une page importante de l’histoire romaine. Il est à la fois la suprême expression de la puissance des rois étrusques et le signe avant-coureur de leur chute. L’on croit voir l’arc triomphal de la royauté par où devait entrer la république.

Les prodiges qui, selon les doctrines de l’Étrurie, annonçaient un changement dans la société, ne manquèrent pas d’apparaître. La tradition en rapporte plusieurs : tous ont un caractère étrusque, ce qui porte à croire qu’ils furent mis en circulation par les prêtres de cette nation, et que ces prêtres eux-mêmes se détachaient d’un roi par qui la religion avait été opprimée.