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avoir été étrangère à la Grèce[1] ; elle était inconnue aux Pélasges[2].

Une partie de la Cloaca Maxima, dont la largeur est de vingt pieds[3], existe encore parfaitement conservée ; il n’y manque pas une pierre. Du côté où elle débouche dans le Tibre, on voit le triple cintre, de sa voûte ; quand les eaux du fleuve sont basses, on peut y pénétrer en bateau, comme fit Agrippa lorsqu’il fut chargé par Auguste de l’inspection et de la réparation de tous les égouts.

Les anciens ont remarqué le caractère d’utilité des premiers monuments de Rome, et l’ont judicieusement opposé à la fastueuse inutilité des pyramides.

Tite Live, Strabon, Pline, Cassiodore, en présence des anciens égouts, exprimaient un sentiment d’admiration que la vue de la Cloaca Maxima nous fait éprouver aujourd’hui.

Tite Live, parlant du cirque et des égouts construits par les Tarquins, disait « C’est à peine si notre magnificence moderne a pu égaler de tels travaux. »

    de l’émissaire d’Albano qui est étrusque, dans la Torre di Saint-Manno, près Pérouse; Dennys (Etr., I, 393) cite sur les bords de la Marta une voûte toute semblable à celle de la Cloaca Maxima, mais d’une dimension plus considérable. Les voussoirs ont cinq ou six pieds ; ceux de la Cloaca Maxima n’ont que deux pieds et demi, la moitié.

  1. On l’attribuait à Démocrite, mais Démocrite est postérieur au règne de Tarquin.
  2. Ils ont toujours en Grèce et en Italie, à Mycène comme à Arpinum, employé la fausse voûte à retrait, sans clef.
  3. Tit. Liv., I, 56.