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monte Circello, qui, en effet, vu de loin, semble détaché de la côte, n’est pas une île, mais un promontoire qui élève à une assez grande hauteur son imposante pyramide[1].

Virgile, qui avait vu de près le monte Circello en allant à Brindes avec Horace et Mécène, ne parle plus d’une île, mais seulement de la terre de Circé[2]. Il y place des bois solitaires qui retentissent des chants de la déesse ; ce sont les bois de chênes, de lauriers, de myrtes qu’on y voit encore ; enfin il appelle Circé la fille du Soleil, peut-être parce que le mont Circello apparaît avant tout ce qui l’entoure dans les rayons du matin et semble chaque jour naître des feux du soleil.

La tradition des enchantements de Circé est vivante au monte Circello. Tout le monde y connaît la magicienne Circé, qui habitait une forteresse sur le haut de la montagne. Ses regards fascinaient les voyageurs et les attiraient : au moyen d’une drogue (farmaco) elle les endormait ; avec une autre elle les réveillait. Vinrent deux frères : l’un fut endormi, le second feignit de dormir, puis il força la magicienne de boire la liqueur funeste, et avec la liqueur bienfaisante il ranima son frère.

  1. Peut-être le nom de Circeii était-il un nom pélasgique venu du mot kirkos (en grec cercle), à cause de la forme ronde du monte Circello, et cette circonstance topographique a-t-elle donné lieu à la tradition poétique qui a mis là Circé.
  2. Æn., VII, 10.