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gique[1] et où paraissent s’être établis des Sabins[2] et des Étrusques[3].

Tarquin voulait soumettre Gabie. Pour y parvenir, il eut recours à la ruse : son troisième fils, Sextus, feignit avoir à se plaindre et à se venger de son père, et vint offrir ses services aux défenseurs de Gabie. Reçu parmi eux, il est bientôt mis à leur tête, les séduit par ses libéralités, et achève de les tromper en leur faisant remporter quelques avantages sur les troupes de Tarquin.

    (IV, 53), qui avait vu les restes de son enceinte. Il subsiste de Gabie quelques ruines.

  1. Solin (II. 10) lui donnait pour fondateurs deux frères siciliens, dont les noms sont grecs, Galatus et Bius, et des premières syllabes de chacun de ces noms tirait le nom de Gabie, étymologie absurde ; mais les deux héros grecs peuvent indiquer la tradition d’une origine pélasgique. Le nom de Gabie se rattache plutôt aux dieux Cabires, Diis Cabesiis, dans une inscription trouvée près de là. C’est Gabie, dont le territoire était assez considérable pour être opposé au territoire romain, qui a donné son nom au monte Cavi (et non Cavo), Mons Gabus ou Cabus au moyen âge.
  2. Le culte de Junon, déesse sabine, anciennement existant, y révèle la présence des Sabins, à moins que ce culte rappelât seulement la Junon pélasgique.
  3. On ne saurait douter que Gabie ne fût, comme Tusculum et Ardée, un des points situés sur la rive gauche du Tibre, où s’étaient établis les Étrusques. C’est parce que l’aruspicine de Gabie était renommée que l’on supposait que Romulus et Rémus avaient reçu, disait-on, leur instruction augurale dans cette ville. Le champ gabinien avait ses auspices, comme le champ romain. (Varr. De L. lat., V, 33.) Nous avons vu que la manière de ceindre sa robe, appelée cinctus gabinus, était une coutume étrusque. (O. Müll., Etr., I, 267.)