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Continuateur en cela seulement de la politique de Servius Tellius, Tarquin voulut conserver la position que son prédécesseur avait prise à la tête de la confédération latine et fit célébrer les féries sur le mont Albain ; les féries latines auxquelles assistèrent les représentants des quarante-sept cités[1] ; les féries ou fêtes latines étaient une institution très-ancienne dans le Latium, qui peut-être remontait aux Pélasges[2]. On immolait un bœuf, symbole antique des populations du Latium, puis on divisait son corps et chaque cité en avait sa part.

Les féries latines se célébrèrent toujours sur le mont Albano depuis Tarquin. C’est à lui qu’on peut attribuer l’érection du temple de Jupiter Latial, dont les derniers restes n’ont été détruits qu’à la fin du dix-huitième siècle par le dernier des Stuarts[3]. Tarquin pensa sans doute faire une chose agréable aux Latins, que hors de Rome il ménageait par politique, en rétablissant le culte de Jupiter Latial sur le mont Albain, anciennement consacré au culte du dieu protecteur de la confédération latine.

  1. Den. d’Hal, IV, 49.
  2. Leur origine était attribuée a Faunus, le représentant des Latins primitifs ou rattachée à la venue d’Énée.
  3. Quelques pierres seulement ont été conservées, parce que les moines du couvent des passionnistes en ont eu besoin pour bâtir le mur qui soutient un jardin. Selon Piranesi, la grandeur du temple était considérable, il avait deux cent quarante pieds de longueur, et cent vingt (la moitié) en largeur.