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Le style de la sculpture étrusque fut d’abord un style dur et sec, comme celui de l’ancienne sculpture grecque qu’elle imitait. On peut s’en convaincre au milieu des richesses du musée grégorien.

Il est remarquable que la dureté, la sécheresse, une certaine roideur étrusque, aient aussi caractérisé les commencements de la statuaire florentine dans les temps modernes. Ce caractère est bien sensible chez un grand artiste toscan, le Verrochio, qui fut le maître de Léonard de Vinci.

Mais pas plus dans l’ancienne que dans la moderne Étrurie, cette roideur n’exclut une certaine beauté sévère. Évidemment le peuple étrusque avait le goût des arts et méritait le nom d’ami de l’art[1] que lui donnait Athénée.

Pourquoi les vases, faits à l’imitation des Grecs en si grand nombre et quelquefois d’une beauté incomparable, se trouveraient-ils en Étrurie plus que partout ailleurs ?

Il fallait bien que le génie des arts fût inné dans cette race, qui les a introduits dans la Rome antique et les a ranimés dans l’Italie moderne.

En Grèce, on admirait sous Périclès[2], les lampes d’Étrurie ; à Rome, déjà du temps de Caton on voulait

  1. Athen., XV, 60.
  2. Athen., ib.