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mes offensives ou défensives[1] que l’on trouve dans les tombeaux étrusques, et dont chacun a pu admirer une très-belle collection dans le musée Campana, devenu la propriété du gouvernement français.

Ces armes étaient grecques. Il n’y a là rien qui surprenne, puisque l’organisateur de l’armée romaine fut ce Mastarna qui, dans ses expéditions, avait, je pense, appris à connaître la civilisation des villes grecques de l’Italie méridionale. Il pouvait bien leur emprunter des armes comme il leur empruntait des lois.

Rome ne doit pas plus aux Étrusques ses goûts agricoles que ses vertus guerrières. La Rome sabine n’était point étrangère à l’agriculture, et la Rome latine était agricole depuis Saturne, c’est-à-dire depuis la plus antique apparition des Pélasges[2] dans le Latium ; mais l’Étrurie, pays fertile, pays qui produisait tout[3], l’Étrurie ne l’était pas moins. La Toscane est encore

  1. Un singulier rapport entre les idées guerrières des Romains et le culte étrusque de la foudre a fait appeler par les premiers le butin fait sur l’ennemi manubiæ, coups de tonnerre, comme s’ils étaient un don des dieux fulgurateurs. (Fest., p. 129.)
  2. Plus j’ai avancé dans la composition de cet ouvrage, plus je me suis convaincu de ce que j’ai mis en avant comme un doute, savoir : que l’arrivée de Saturne dans le Latium et les commencements de civilisation qu’il y introduit par l’agriculture représentent dans la tradition un ancien débarquement des Pélasges sur le littoral, peut-être le même qui amena à Tarquinii les Pélasges, que les Grecs appelèrent Tyrrhéniens.
  3. Πάμφορος. (Diod., V. 40.)