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tous ceux qui possédaient une participation au pouvoir politique prudemment mesurée. Après lui, un roi insensé fut aveuglé par la pompe de cette royauté, détruisit l’œuvre de son prédécesseur et périt.

Si l’organisation politique de Rome, dans son fond, n’est point étrusque, son organisation militaire fut en grande partie l’œuvre d’un roi étrusque.

L’Étrurie, si amollie, si corrompue après qu’elle eut perdu son indépendance, avait été un pays vaillant, illustré par la guerre[1]. Les hommes du Palatin aussi étaient vaillants, et l’intrépidité des Sabins était célèbre.

Mais ce fut l’Étrusque Mastarna qui, en constituant le peuple romain, constitua l’armée romaine.

Ce fut lui sans doute qui donna à cette armée la disposition de la phalange hellénique[2]. Sous lui, les différentes pièces de l’équipement du soldat grec s’introduisirent dans l’équipement du soldat romain ; la longue lance hellénique, le bouclier rond d’Argos[3], le casque aux ailes rabattues sur les deux joues, les jambards pareils aux knémides de l’Iliade, toutes ces ar-

  1. Fortis Etruria (Virg., Georg., II, 533) ; bello præclara. (Virg., Æn., VIII, 480 ; Tit. Liv., X, 16.)
  2. O. Müll., Etr., I, p. 390 ; Kl. Schrift, I, p. 171.
  3. Il faut y ajouter la lance légère, hasta velitaris, arme propre aux vélites ; les flèches et les frondes (O. Mull. Etr., I, p. 295-6) appartenaient originairement aux Étrusques ; un des noms du casque, cassis, était étrusque, (lsid., Or., XVIII, 14.)