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Étrurie. L’exercice de l’art augural était d’une grande importance, puisque les chefs de la république, qui, eux aussi, dans une certaine mesure, pouvaient toujours l’exercer, avaient le droit, sous prétexte que les auspices n’étaient pas favorables, de dissoudre une assemblée, d’empêcher une élection.

Frein bizarre mis aux emportements populaires, mais frein puissant, et qui souvent fut utile. Le gouvernement de Rome dans l’antiquité fut déjà, à quelques égards, un gouvernement sacerdotal, mais à cette condition que le sacerdoce fût aux mains de l’autorité civile, en cela semblable au régime politique des Étrusques, chez lesquels le Lucumon était prêtre et roi.

Je n’ai pas encore parlé des prodiges qui tenaient une aussi grande place dans la superstition chez les Romains d’autrefois que les miracles chez leurs plus crédules descendants. Les prodiges dans la Rome antique n’étaient pas toujours des faits merveilleux, comme les statues qui clignaient des yeux, hochaient la tête ou se couvraient d’une sueur sanglante, faits que ne manque jamais de rapporter Tite Live, aussi gravement que les bonnes femmes de Rome en racontent de tout semblables attribués à une image de saint ou de madone ; mais des faits véritables, et qui semblaient extraordinaires : les naissances des monstres, les pluies de pierres, tous les événements singuliers, un bœuf, par exemple, qui montait