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templation méthodique du ciel et la science de la foudre.

L’augure, se plaçant en esprit au nord, où étaient les dieux, regardait comme eux le midi[1].

Il se tournait aussi vers l’orient[2], la direction vers l’est a prévalu dans l’orientation des basiliques chrétiennes[3].

À la division idéale du ciel correspondait la division réelle de la terre, base de la propriété. Chez les Ètrusques, la propriété territoriale avait pour ainsi dire sa racine dans le ciel. Aussi elle fut profondément respectée des Romains, comme de tous les peuples libres.

  1. Fest., p. 339.
  2. Tit. Liv., I, 18. L’augure fait asseoir Numa sur une pierre tournée au midi ; mais lui-même se tourne vers l’orient, car il a le midi à sa droite et le nord à sa gauche.
  3. Vitruve (IV, 5) veut que la statue du dieu et par suite l’entrée du temple soient tournées vers le couchant, pour qu’en regardant cette statue on regarde l’orient. Dans la basilique chrétienne, le même principe a fait adopter une disposition contraire, afin que le prêtre, qui dans le rite ancien officiait tourné vers le peuple ; eût en face de lui l’orient. Cette disposition se montre à Rome dans la plupart des basiliques, sauf quand il y a eu dans la nature du lieu une raison de faire autrement, comme à Saint-Paul, où la voie Ostienne empêchait l’église, dont l’emplacement était fixé par la catacombe, de s’étendre vers l’orient ; Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie in Trastevere, sont tournées plus ou moins directement vers l’est ; à Saint-Laurent hors des murs, on a transporté l’entrée de l’église primitive de l’est à l’ouest, parce que l’usage avait prévalu d’officier en tournant le dos au public. Le changement survenu dans le culte a amené ce changement d’orientation.