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ficence extérieure et décoration du pouvoir, venait d’Étrurie. Il y avait dans le costume et les attributs de la royauté étrusque une splendeur inconnue à la royauté sabine. Ce fut elle qui introduisit à Rome ces insignes de l’autorité dont héritèrent, malgré la sévérité des mœurs privées, les magistrats de la république. De la royauté étrusque[1] vinrent le sceptre d’ivoire avec l’aigle qui le surmontait, la chaise curule, la robe bordée d’or et de pourpre, la toge à palmettes, les licteurs portant des faisceaux, mais sans la hache[2] ; ils n’en ont jamais dans les peintures étrusques. À ce qui n’était qu’un signe de majesté Rome ajouta un signe terrible de pouvoir.

Le costume des patriciens prit également, par le contact des Étrusques, plus de splendeur. Eux aussi portèrent le bâton d’ivoire comme les rois, et celui qui, assis dans sa chaise curule, sans réfléchir au danger, frappa de ce bâton le Gaulois insolent qui osait toucher sa barbe était digne de le porter.

Les patriciens revêtirent le laticlave étrusque. Leur pied chaussa les sandales de pourpre appelées sandales tyrrhéniennes[3]. Ils mirent sur leur tête le galerus des Lucumons, cette coiffure qu’un aigle prophétique avait enlevée et replacée sur le front de Tarquin, à son entrée dans Rome.

  1. Tit. Liv., I, 8; Fiorus, I, 5 ; Macrob Saturn, I, 6.
  2. Ceci rectifie une erreur des anciens, qui ont cru que la hache était dans les faisceaux étrusques. (Den. d’Hal., III, 61.)
  3. O. Müller, Kl. Schrift., I, p. 188; Etr., p. 271.