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blaient aux Étrusques, desquels ils tenaient ces combats et ces courses.

Cependant l’Étrurie leur donna aussi leurs premiers histrions, et ce mot est étrusque ; il est vrai que ces histrions paraissent s’être bornés à exécuter des danses au son de la flûte. Toutefois, de ces danses mêlées de vers satiriques, sortit la comédie romaine[1].

Les combats des gladiateurs qui, avec les courses des chars, furent la passion constante et le divertissement préféré des Romains, ces hideux combats leur vinrent certainement des Étrusques probablement par la Campanie[2], où ce peuple sombre avait transporté un usage barbare.

Dans l’origine, ils faisaient partie du culte des morts. Au lieu de leur immoler, comme dans les temps antiques, des victimes humaines[3], on for-

    aux combats de gladiateurs, plus conformes que les représentations dramatiques au goût des Romains.

  1. Tit. Liv., VII, 2. Le théâtre de Fiesole, dont les ruines subsistent, était-il antérieur à la conquête romaine et le produit d’un art purement étrusque, comme l’ont pensé Niebuhr et O. Müller ? (O. Müller, Kl. Schrift, I, 196.) J’ai peine à l’admettre : il me semble qu’on n’eut point élevé des monuments aussi considérables pour y exécuter des danses ou des pantomimes. J’en dirai autant du théâtre de Ferento, dont une partie, selon M. Dennis (Etr., I, p. 206), est étrusque.
  2. Athen., IV, 39.
  3. Serv., Æn., III, 67. Les sacrifices humains ont existé chez les Étrusques ; au quatrième siècle, les Tarquiniens immolèrent trois cent sept Romains captifs. (Tit. Liv., VII, 15.) Tarquin le Superbe avait immolé, disait-on, un enfant, à Mania. (Macr., Sat., I, 7.)