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blement des jeux étrusques importés à Rome par les Sabins, car l’idée du siècle est une idée étrusque.

Pour les Étrusques un siècle était une période d’existence dont la fin était annoncée par des signes. Il y avait un siècle des dieux, au bout duquel ils devaient mourir et le monde changer. Le siècle des hommes se composait du nombre d’années que vivait celui qui, entre ses contemporains, était supposé avoir vécu le plus longtemps. Aussi les jeux séculaires ne se célébrèrent-ils pas d’abord tous les cent ans, mais à des époques indéterminées, quand un malheur public ou un prodige funeste faisait penser qu’un changement de la société approchait.

Les Romains ne furent jamais sensibles comme les Grecs aux nobles plaisirs de la scène. Ils n’eurent ni tragédie ni comédie entièrement nationales ; supprimant le choeur, principe et condition essentielle de la tragédie antique ; ils firent de l’orchestre, qui, en Grèce, lui était réservé, une place d’honneur pour les patriciens.

Cette disposition différente du théâtre grec et du théâtre romain, montre à elle seule la différence du génie des deux peuples. Les Romains préférèrent toujours aux jeux du théâtre les combats de l’amphithéâtre[1] et les courses du cirque. En cela ils ressem-

  1. Dans le théâtre de Taormine, en Sicile, M. Ginain a reconnu que l’on avait, arrangé les choses de manière à pouvoir transformer ce théâtre, dont il a donné une belle restauration, en une arène destinée