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et a pris une extension démesurée dans la Rome moderne, que Rabelais appelait à bon droit la ville sonnante ; l’usage des moulins à bras, qu’on croyait avoir été inventés à Volsinii[1], dont on voit sur les monuments la meule tournée par un cheval, et que j’ai vu encore aujourd’hui mis en mouvement par des femmes dans la ville de Segni. Cette invention, quelque simple qu’elle puisse être, rappelle le génie agricole des Étrusques, comme la manière de se ceindre avant le combat, nommée cinctus gabinus[2], rappelle leur génie guerrier, et l’invention des becs de vaisseaux[3], appelés rostres, qui donnèrent leur nom à la tribune romaine, rappelle leur génie maritime.

L’art de découvrir les sources fut transporté de l’Étrurie à Rome. De cet art, trés véritable peut-

    qu’il donne, d’après Varron, du tombeau de Porsena. (Pl., Hist. nat., XXXVI, 19, 8.) Le mot italien campana (cloche), qui est peut-être un mot de la latinité vulgaire conservé, comme il y en a d’autres exemples, dans le dialecte moderne, indiquerait pour cet usage étrusque une origine campanienne. Il n’y aurait à cela rien d’extraordinaire : car on sait que les Étrusques habitèrent la Campanie. Auguste fit mettre des clochettes au temple de Jupiter Tonnant, et dit qu’il serait le portier du Jupiter Capitolin. Il y avait donc une cloche chez les portiers de l’ancienne Rome pour annoncer les visiteurs. Dans la Rome moderne, il n’y a pas aux portes plus de sonnettes que de portiers.

  1. Pl., Hist. nat., XXXVI, 29).
  2. O. Müller (Etr., II, p. 121) croit le Cinctus Gabinus étrusque d’origine et venu à Rome par Gabie, où l’on trouve d’autres traces de la civilisation étrusque.
  3. Pl, Hist. nat., VII, 57, 17.