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Avant de chercher ce que les Étrusques ont pu donner aux Romains, il faut chercher ce qu’ils ont pu recevoir et transmettre après l’avoir reçu.

Sans parler de ce qui chez eux était pélasge et très antique, ils ont reçu des Grecs le principe de leurs arts et leur alphabet.

Les peintures qui décorent les vases trouvés en Étrurie, et que, pour cette raison, l’on a longtemps nommées étrusques, offrent une reproduction des divers styles de la peinture grecque, depuis le plus ancien jusqu’au plus perfectionné, avec quelques altérations introduites par le goût indigène. Il en est de même des peintures qui sont tracées sur les parois intérieures des tombeaux[1]. Cette ressemblance avec les modèles grecs confirme la tradition d’après laquelle Tarquin aurait amené avec lui des artistes corinthiens[2].

L’architecture étrusque a également suivi des modèles grecs. L’ancien ordre toscan n’était qu’un do-

    appelée Cupra, mot sabin qui veut dire bonne. Le nom de Mantus, le Pluton étrusque, a la même racine que le nom des Manes, et cette racine est, pour la raison que j’ai dite, le mot sabin manus, bon.

  1. Les plus belles de ces peintures, celles où le style grec est le plus purement reproduit, ont été découvertes par M. Noël des Vergers et feu M. François dans une tombe près de Volci.
  2. Le nom de l’un de ces artistes, nommé par Pline (XXXV, 43) Eucheir, s’est retrouvé dans une inscription étrusque. L’art de modeler l’argile florissait à Corinthe. On a été frappé de la ressemblance des vases corinthiens et de ceux de Tarquinii ; sur les rapports qui ont existé entre les deux villes, voyez O. Müller (Etr., I, p. 194.)