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Je crois que la marche à suivre pour arriver à l’interprétation de la langue étrusque est indiquée par la composition de la population de l’Ëtrurie.

Cette population fut à moitié ombrienne et à moitié pélasge. La langue qu’elle parlait devait donc contenir des mots ombriens et des mots pélasges.

C’est par les dialectes sabelliques et par le grec qu’on devait attaquer l’étrusque.

L’étrusque était une langue rude. Il semble que quelque chose s’est conservé de cette rudesse dans le parler des Florentins, qui mettent une aspiration à la place du c, et prononcent, au lieu de grazia, hrazia.

L’extrême contraction qui est dans le génie de la langue étrusque rend très-difficile de reconnaître sa parenté avec une langue quelconque.

Cette contraction est moindre dans une inscription très-antique et où l’élément pélasge semble moins altéré.

M. Lepsius[1] y a montré quelques rapports avec le grec. Dans un assez grand nombre d’inscriptions, les noms propres sont précédés du mot mi, qui paraît correspondre à eimi ; en grec, je suis. Le verbe, qui exprime l’existence, est fondamental en ce qui concerne la parenté des langues.

D’autre part, plusieurs noms de villes et de fleuves en Étrurie appartiennent évidemment à un dialecte

  1. Tyrrhener Pelasger, p. 40-3.