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si ce qu’on dit de la part qu’il avait eue à la mort de ce roi est véritable, et n’avait pas arrêté Tullus Hostilius lui-même. Il prit aussi Fidène, ville au fond sabine, bien que toujours associée aux Étrusques ; d’ailleurs la guerre que fit Ancus Martius à des villes de la Sabine ne doit pas surprendre comme je l’ai dit à propos de Tullus Hostilius, si l’on songe aux guerres acharnées des villes de l’Italie au moyen âge, et entre autres à la guerre implacable que Rome fit alors à Tusculum.

En voyant un roi certainement sabin combattre des populations de même sang que lui, on cessera de plus en plus de s’étonner que Tullus Hostilius en ait fait autant, et on ne pourra plus voir dans de semblables guerres une objection contre la provenance sabine de celui ci. Ancus Martius fit ensuite la guerre aux Véiens, prit alors Fidene[1], qui, selon son usage, s’était alliée à Veies, puis il poursuivit les Véiens au nord et les battit sur les bords de l’Allia, que la victoire des Gaulois devait rendre si célèbre ; passa sur la rive droite du Tibre et s’empara d’une portion du territoire étrusque[2]. Maitre des deux bords du fleuve dans sa partie

  1. Den. d’Hal., III, 38. Dans quelques manuscrits, on lit Ficulneôn pour Fidenaiôn; au lieu de Fidène, ce serait Ficulnea ou Ficulea dans la Sabine, sur la voie Nomentane. (Nibby, Dint., II, p. 47.)
  2. Tit. Liv., I, 33. Denys d’Halicarnasse (II, 55) attribue contre toute raison cette conquête à Romulus. Ancus enleva aux Véiens la forêt Mesia, les Septem pagi et tout le pays le long du Tibre jusqu’à la mer. Le mot Pagus désignait-il un sommet, comme le veut Suidas (πάγοι}, ou bien un lieu arrosé. (P. Diac., p. 22; Serv., Georg., II, 511.) Ce