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Pères elle embrasse son mari, et le salue du nom de roi.

Puis elle s’élance en hâte pour aller à la demeure d’où le vieux roi l’avait bannie. Maintenant elle y va rentrer sans crainte, car elle espère y trouver son père mourant.

S’il devait vivre encore, que ferait-elle ? Elle ne l’a dit à personne, excepté à Tarquin ; mais elle est bien pressée, sans doute elle sait pourquoi.

Mais voilà qu’à l’extrémité de la Bonne-Rue, à l’entrée du Vicus-Virbius, devant le temple de Diane, voilà que le char de Tullie, au moment où il allait tourner à droite pour gravir l’Esquilin, s’arrête tout à coup.

Les chevaux ont vu un cadavre au milieu de la rue, et ils se sont arrêtés ; le cocher a vu le cadavre, et il reste immobile.

« Allons, cocher, dit Tullie, frappe de ton fouet les coursiers qui s’arrêtent ; allons, mes bons coursiers, en avant ; j’ai hâte d’arriver. »

Les chevaux se cabrent au lieu d’avancer ; le cocher ne peut lever le fouet sur eux ; l’horreur a pétrifié son bras.

L’altière Tullie le gourmande, mais toujours il demeure immobile.

Enfin elle avance la tête pour voir l’obstacle ; le cocher lui montre le cadavre, et lui dit « C’est le cadavre de ton père. »

Elle regarde, puis elle lève la tête, et voit au haut