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aux brebis du champ de Mars : l’étable a remplacé le temple.

« L’esclave aime les esclaves et les misérables ; il hait les pères de la cité, il les opprime ; il protège les anciens captifs, la plèbe étrangère du Cælius et de l’Aventin. »

Aux cavaliers, fils ardents des patriciens, il dit : « Le vieux chef de pillards ne peut plus monter à cheval ; il n’a plus de butin à partager aux jeunes cavaliers ; il ne donne plus rien à personne ; il garde sa richesse pour bâtir des murs et des temples. »

Voilà ce que Tarquin répète chaque jour contre le bon Mastarna, et les vieux patriciens le maudissent, et les jeunes patriciens le méprisent.

Le vieux roi, qui peut à peine marcher, ne sort pas de sa maison, et ne sait rien de ce qui se passe au dehors ; le cœur de sa fille, de la fière Tullie, palpite d’une odieuse joie.

Un jour vient, et le superbe Tarquin descend dans le marché, entouré de cavaliers et de fantassins bien armés, précédé de douze licteurs qui portent des haches, vêtu de la robe blanche des rois étrusques, qui est bordée de rouge, car déjà il l’a trempée dans le sang.

En le voyant passer, le front hautain, l’air dur et menaçant, les marchands sont épouvantés ; ils ferment leurs boutiques qui entourent le marché ; les mères, inquiètes, embrassent leurs enfants.