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vir avec lui, je n’aurais pas manqué de maris ; mais j’en voulais un qui se sentît digne de régner, qui se souvînt que son père était roi.

« Si tu es celui que j’ai cru épouser, je t’appelle mon mari, je t’appelle roi. Sinon la chose est pire qu’elle n’était auparavant ; car nous gardons la bassesse, et nous y avons joint le crime.

« Allons, debout, à l’œuvre ! Tu n’es pas comme ton père ou ton grand-père, étranger ; tu n’as pas à venir de Corinthe, de Tarquinii, tu es à Rome.

« Tu es dans ta maison de l’Oppius. Là sont les dieux de ta race ; là est l’image de ton père.

« Les dieux de ta race, l’image de ton père, te saluent et te disent : « Sois roi. » Si tu n’as pas le cœur de l’être, pourquoi tromper chacun ici en te donnant pour un fils de roi ?

« Retourne à Tarquinii, retourne à Corinthe, retourne à ta famille de marchands. J’ai cru que tu ressemblais à ton père ; c’est à ton frère que tu ressembles.

« Tanaquil, une femme étrangère, la femme d’un aventurier, a pu donner deux fois l’empire, à son époux d’abord puis à son gendre ; et moi, née d’un sang royal, je ne puis ni arracher l’empire ni le donner. »

Ainsi parle cette femme : le Mundus est ouvert, les larves furieuses sont sorties, les mauvais génies sont errants. Les larves furieuses, les mauvais génies, sont