Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On croyait que Servius Tullius avait le premier mis une marque aux monceaux de bronze[1] (æs rude) dont la valeur était jusque-là uniquement dans le poids, et qui par cette marque purent avoir désormais une valeur de convention, ce qui en fit une véritable monnaie[2].

On rapportait l’introduction de la monnaie tantôt à Numa[3], tantôt à Servius Tullius. Ce qui veut dire qu’on croyait devoir l’imitation de la monnaie greco-étrusque[4] aux Sabins, et à Servius, Étrusque, mais qui avait été en contact avec la civilisation grecque dans l’Italie méridionale, l’imitation de la monnaie grecque[5]. C’est à cause de ce contact que Servius Tullius passait pour avoir été profondément imbu des connaissances de la Grèce[6].

L’écriture fut aussi communiquée aux Romains par les villes grecques de l’Italie méridionale, leur alphabet fut originairement celui de Cumes[7]. Aussi le premier

  1. On peut voit une très-belle collection de cette sorte de monnaie grossière, et des as marqués d’un signe qui vinrent ensuite, au musée Kircher dans le collège Romain. Les exemples les plus anciens de l’æs grave, celui qui porte une empreinte, appartiennent à l’Ombrie, très-anciennement étrusque. (Pauly, Real. Encycl., I, p. 179.)
  2. Cette marque permettait de changer la valeur de la monnaie, et fut peut-être pour Servius Tullius un moyen d’aider les débiteurs à s’exonérer, comme le fit Solon par le changement qu’il apporta dans la valeur de la monnaie.
  3. Cedr., Comp. hist., p. 141.
  4. O. Müller, Manuel d’archéologie, § 178.
  5. Böck., Metr. Unters., 206-7.
  6. Cic., De Rep., II, 21.
  7. Mommsen, Gesch., I, p. 197.