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existait dans plusieurs des républiques grecques de la Campanie, Cumes, Pouzzole, Naples[1] ; il existait à Locres[2]. Ce principe était dominant dans les villes grecques de l’Italie méridionale.

Mais comment une constitution grecque a-t-elle été importée à Rome par un roi étrusque ?

Beaucoup de choses ont passé de la Grèce en Étrurie. Dans la grande majorité des vases peints trouvés en Étrurie, l’art est grec, les sujets sont empruntés aux traditions héroïques et à la mythologie de la Grèce ; il en est de même des personnages représentés, dont le nom est assez souvent écrit en grec. Ces communications s’expliquent par le commerce de l’Étrurie avec la Grèce, dont l’histoire de la famille de Tarquin nous a offert un exemple.

Elles avaient pu faire arriver aux Étrusques des notions sur l’état politique des cités grecques aussi bien que des vases, et on avait pu imiter leurs institutions comme on imitait leurs arts.

Quand on voit par exemple à Corinthe les chevaux des cavaliers fournis et entretenus par un impôt levé sur les veuves et les orphelins, ainsi qu’à Rome ceux des cavaliers ou, comme on dit, des chevaliers romains[3], et quand on se souvient que l’aïeul de Tarquin était venu de Corinthe, il est bien difficile de

  1. Mommsen, R. Gesch., I, p. 126-7.
  2. Micali, l’it. avanti il dom. O. R, II, 8.
  3. Cic., De Rep., II, 20 ; Tit. Liv., I, 43.