Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le droit politique transporté des curies et centuries patriciennes aux centuries en très-grande partie plébéiennes ; du Comitium, lieu augure, au Champ de Mars, lieu profane ; ce fut la grande œuvre de Servius. En même temps ce changement montre celui qui s’est opéré graduellement depuis l’établissement des Latins sur le Cælius, dans leur situation par rapport aux Sabins. La plebs latine à la faveur de la protection des deux premiers rois étrusques, qu’on commence à découvrir sous le dernier roi sabin ; la plebs latine remplit les vastes cadres des centuries. L’aristocratie sabine, si elle voulut rester à peu près pure, n’eut pour refuge que quelques centuries de cavaliers, lesquels avaient des égaux plébéiens ; après eux votaient la première classe, la classe[1], comme on disait, par excellence, qui pouvait tout décider et dans laquelle on était admis, qu’on fût Sabin ou Latin, patricien ou plébéien, pourvu qu’on fût riche.

Pour une élection ou pour un vote législatif, les centuries se rassemblaient hors de la ville au Champ de Mars dans ce qu’on appelait les Septa[2] ou les

    les rapports des tribus aux centuries, voyez le très savant et tres ingénieux ouvrage de M. Mommsen, intitulé Die Römischen tribus, dans lequel l’auteur veut démontrer que la constitution par centuries repose sur la tribu. (P 58.)

  1. Infra classem, pour ce qui est au-dessous de la première classe ; c’est de là que vient l’expression classique.
  2. Les Septa étaient voisins de la villa Publica, située vers l’extrémité méridionale du Champ de Mars ; car elle était assez prés du