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la tribu de la Subura, qui comprenait le Cælius, mont anciennement étrusque et devenu aussi latin depuis la prise d’Albe, est dite la seconde par Denys d’HaIicarnasse, qui place avant elle la tribu du Palatin ; les deux tribus latines avant les deux tribus sabines[1].

On voit que les places ont changé : les Étrusques et les Latins qui venaient après les Sabins passent avant eux.

Outre les quatre tribus urbaines dont je viens de parler, Servius institua vingt-six tribus rustiques. Ce fut encore une institution favorable aux Latins. Les Latins étaient les propriétaires du sol. Les gentes sabines durent bien s’établir aussi dans la campagne avec leurs clients, mais rien n’indique qu’elles aient dépossédé ceux qui l’occupaient avant elles. En instituant les tribus rustiques, en formant des agglomérations de propriétaires fonciers dans lesquels les Latins devaient former la grande majorité, en créant dans chaque tribu un lieu fortifié où les habitants pouvaient se réfu-

    tion nouvelle à un antique souvenir. Les trois premières régions, la Suburane, la Palatine et l’Esquiline, correspondaient aux trois collines qui avaient formé le Septimontium des Sicules et des Ligures. C’était une bonne raison de ne mettre la région du Quirinal qu’après les trois autres. En innovant, Servius semblait suivre un ordre très ancien, conservé par un vieux culte.

  1. Il n’est pas fait mention de l’Aventin, qui n’était point compris dans le Pomœrium ; sa population latine était sans doute rattachée à la population latine du Palatin, comme la population sabine du Viminal à la population sabine du Quirinal.