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porte du Palatin, comme nous verrons le troisième de ces rois se rapprocher des hommes du Palatin.

C’était aussi à ces rois sabins, dont les habitations étaient ainsi associées par la tradition, qu’elle rattachait l’origine des prêtres fétiaux, ces pontifes du droit des gens, qui mettaient la guerre sous la protection de la justice et présidaient à la foi publique. Ils avaient été établis selon les uns par Numa[1], selon les autres par Tullus Hostilius[2] mis encore par là en rapport avec les deux rois de même race que lui ; d’autres disaient[3] qu’Ancus Martius avait envoyé chercher un corps de droit fétial chez les Falisques[4]

Les fétiaux, prêtres de Fides, la bonne Foi, déesse sabine, étaient eux-mêmes d’institution sabine ; l’herbe pure qu’ils portaient avec eux et qui les rendait inviolables devait être cueillie sur le Capitole où avait habité Tatius[5]. Les fétiaux existaient chez d’autres peuples appartenant à la même race, tels que les Samnites[6]; c’était une coutume générale chez les nations sabelliques et que probablement elles avaient reçue des Pélasges[7]. En attribuant aux Sabins l’établis-

  1. Den. d’Hal.,II, 72.
  2. Cic., De Rep., II,17.
  3. Tit. Liv., I, 32.
  4. Serv., Æn., VII, 695. On appelait les Falisques, æqui, Æquicolæ ; ce mot, qui a aidé à leur réputation d’équité, pourrait très-bien ne signifier autre chose qu’habitants de la plaine.
  5. Serv., Æn., XII, 120.
  6. Tit. Liv., VIII, 30.
  7. Quand les Fétiaux, qui correspondaient aux Kêrukes grecs, fai-