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car il en trouvait dans le Latium ; d’ailleurs, il venait d’Étrurie, où le grand conseil national, composé des représentants de douze villes de la fédération étrusque, se réunissait près du temple de Voltumna.

L’antagonisme de la race latine et de la race sabine avait été maintenu au dehors par les rois sabins, même quand ils s’efforçaient de le faire cesser au dedans ; cet antagonisme allait disparaître. En même temps, Rome se plaçait à la tête du Latium. Elle devenait, pour ainsi dire, le chef-lieu politique du pays latin. C’était, comme dit Tite Live[1], de la part des villes latines une confession de sa supériorité.

C’était en même temps une preuve de l’importance que les Latins avaient reconquise, et qui alarmait les Sabins. Aussi essayèrent-ils de s’emparer par ruse de la faveur céleste, et de faire tourner à leur profit les signes qui pouvaient annoncer la grandeur des Latins.

Un fait assez singulier, rapporté par plusieurs auteurs, montre bien cette jalousie des deux peuples qui se disputaient l’avenir.

Un Sabin avait un bœuf d’une grandeur monstrueuse. Il l’amène à Rome pour être immolé dans le temple de Diane. Un oracle, venu probablement d’un augure sabin, comme Attus Nævius, avait annoncé que celui

    dre parler de l’Ionie par les Phocéens, qui, vers ce temps, visitèrent Rome avant d’aller fonder Marseille. (Just., XLIII, 3.)

  1. Tit. Liv., I, 45.