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pas existé, en immenses dépôts, une excellente pierre à bâtir. Pourquoi Paris est-il construit en moellons et Londres en briques, si ce n’est parce que, dans la série des terrains du bassin de Londres, l’argite propre à faire les briques remplace le calcaire parisien ? Si l’architecture de la Renaissance a semé sur les bords de la Loire de si élégantes merveilles, ne le doit-elle pas un peu à la qualité tendre de la pierre de ce pays, dans laquelle les ornements les plus délicats peuvent être sculptés avec une si grande facilité, que les plus humbles maisons, même dans les villages, sont décorées aujourd’hui de moulures, quelquefois d’assez bon goût ?

Durant la période que nous venons de traverser, la nature élaborait déjà les matériaux des superbes édifices de Rome. La mer déposait ces argiles du Vatican, propres à donner une brique solide, dont on fabriquait des assiettes au temps de Juvénal[1], et dont on fait aujourd’hui des tuiles. Les forces volcaniques anciennes ont produit le tuf, qui, tiré principalement du Capitole, où furent très anciennement des carrières, a fourni leurs matériaux aux constructions de l’âge des rois ; le pépérin, qu’on employa surtout sous la république ; la pouzzolane, propre à composer un ciment tenace, cause principale de la durée des monuments romains. L’époque des lacs vit naître les masses de travertin que devait employer l’empire,

  1. Et Vaticano fragiles de monte patellas. Juv., Sat., vi, 345.